Le chemin de l'autonomie en est un défi constant; dont les
embûches ne perdent rien en difficulté tout au long de notre
vie. Ce défi commence au berceau. Le problème est minime
tant et aussi longtemps que l'enfant, encore bébé, reste
docile. Dès les premiers signes d'autonomie cependant, son entourage,
effrayé par la témérité de l'enfant qui s'affirme;
s'empresse de freiner ses élans et le ramène bien vite sous
l'aile protectrice de la dépendance. C'est là que le dilemme
commence. L'être humain semble condamné à vivre partagé
entre le désir qui le pousse à agir et celui, plus confortable,
de laisser aux autres le soin de penser et d'agir pour lui. Qui n'a pas
déjà pensé avec nostalgie à ces jours bénis
de la tendre enfance où tout venait sans qu'il faille faire le moindre
effort ? La tendance somme toute normale à la dépendance
présente néanmoins un risque notable : celui de sa croissance.
Dans nos sociétés modernes, il est bien clair que
la collectivité tend à se substituer à l'individu
pour prendre à sa place toutes les décisions qui, normalement,
lui incombent. C'est le prix qu'il faut payez, semble-t-il, pour tirer
profit des avantages de la vie en société. Là, les
institutions d'enseignement décident de l'éducation que reçoivent
les enfants et les jeunes gens, les partis politiques et les groupes syndicaux
cherchent à tout prix à protéger les intérêts
des individus, les églises définissent les lois morales et
les valeurs directrices du groupe humain.., il n'est pas jusqu'à
nos proches parents qui ne cherchent à nous conseiller sur la façon
de régler nos problèmes quotidiens, et nos employeurs qui
souhaitent nous imposer l'horaire de notre vie active !
N'allez pas croire pour autant qu'il faille tomber dans l'excès
contraire et, sous prétexte de souhaiter l'autonomie intégrale,
se passer de l'aide parfois nécessaire de ceux qui nous entourent.
Il est normal, voire recommandable dans bien des cas, de s'en remettre
à des spécialistes quand les problèmes à résoudre
dépassent nos capacités. Comment pourrait-on se passer des
médecins, des mécaniciens, des divers techniciens qui voient
au bon fonctionnement de tout ce qui caractérise le mode de vie
contemporain. Le recours aux spécialistes nous assure, ne le cachons
pas, un service bien supérieure à celui que nous poumons
nous offrir nous-même. Il y a, c'est certain, un minimum vital d'interdépendance
sociale, qui vient du fait même que nous vivions en société.
On ne peut ignorer totalement ceux qui nous entourent.
On ne peut, de même, prétendre que la vie d'ermite
soit celle qui corresponde le plus parfaitement aux objectifs de l'autonomie
individuelle. Malgré le semblant de paradoxe d'une telle affirmation,
plus l'être humain est indépendant, plus il se rapproche de
autres. L'autonomie est en fait le huit de sentiments profonds que chacun
de nous éprouve pour ceux qui l'entourent et de la spontanéité
des rapports entre individus. L'isolement et la solitude, au contraire,
découlent d'une dépendance excessive et non d'une réelle
autonomie.
Il vous faut apprendre à atteindre un degré d'autonomie
maximal dans toutes les sphères de vos activités. Pour ce
faire, il vous faudra apprendre à penser par vous-même car
il est essentiel que vous puissiez prendre les bonnes décisions
au bon moment, celles qui serviront au mieux vos intérêts.
Le plus grand handicap dans la poursuite d'un tel objectif reste la tendance
normale que nous avons tous de laisser aux autres le soin de penser et
d'agir à notre place. Nos idées dictent notre agir.
Dans un tel contexte, si l'opinion des autres est pour nous de
première importance, il est normal que nous agissions exclusivement
en fonction de ce que les autres pensent, disent ou font. Quiconque ne
peut prendre seul une décision se tournera nécessairement
vers autrui. Il découle d'une telle attitude que nous nous sentons
petit à petit devenir dépendants, donc inférieurs.
Et les gens qui vivent dans la plus totale dépendance ne
connaissent pas l'initiative ; leur expérience personnelle ne compte
pas car elle leur et parfaitement inutile. Nos choix, qui sont si importants
dans la vie de tous les jours, seront tributaires de l'agir des autres
et ne pourront viser l'atteinte d'objectifs personnels. Ce qu'il faut,
c'est perdre cette attitude négative et apprendre à vivre
pour nous, à identifier nos propres problèmes, à trouver
les meilleures solutions qui soient dans le cadre des possibilités
qui s'offrent à nous. Pour résumer, disons qu'il faut apprendre
à guider notre vie en faisant appel à nos propres moyens
et agir au mieux de nos intérêts.
Le contrôle de soi
Si vous vous considérez, dans un élan d'égoïsme
parfaitement justifié ici, comme le centre du monde et ne voyez
que votre intérêt personnel, il ne reste plus que quatre grands
thèmes qui conservent une certaine importance dans la vie : il y
a ce que vous pensez, ce que vous éprouvez, ce que vous fuites et
le reste du monde... Avec un minimum de réflexion, vous pourrez
dresser la liste de vos connaissances en ce qui concerne les trois premiers
points d'importance cruciale. Du dernier cependant, vous ne pourrez pas
dire grand-chose. Pourtant, ils sont nombreux ceux qui agissent en privilégiant
le dernier point au détriment des trois autres. Il se préoccupent
beaucoup plus de contrôler la façon dont les autres les perçoivent
que de chercher à contrôler leurs pensées, leurs émotions
ou leurs actes.
Nous perdons beaucoup de temps à chercher inutilement à
contrôler le monde. Curieusement, c'est lorsque nous cessons d'avoir
cette attitude que nous parvenons à influencer ceux qui nous entourent.
On ne s'étonnera donc pas que l'autonomie commence lorsqu'on décide
de prendre le contrôle sur soi-même plutôt que sur le
reste du monde.
Il faut savoir malgré tout que personne n'a de prise directe
sur le comportement des autres, à l'exception de quelques cas très
particuliers qui sont appelés de toute façon à faire
date. Quiconque le souhaite peut agir à sa guise, indépendamment
de la volonté de ceux qui veulent en imposer. Ce contrôle
direct, que l'on n'a pas sur les autres, nous nous devons de l'avoir sur
nous. Chacun doit être maître de ce qu'il pense, de ce qu'il
éprouve et de ce qu'il fait.
A. C. A.
La pensée, les sentiments et l'action se traduisent; dans
la réalité , par trois verbes :
1. ACCEPTER la réalité 2. CHOISIR l'autonomie
3. AGIR en Conséquence
ACCEPTER la réalité : il faut avant tout apprendre
à connaître les êtres et les choses pour apprendre à
accepter la réalité. Vous avez, au départ, conscience
du mieux-être qui découle d'une plus grande autonomie vis-à-vis
des autres. Cela ne signifie pas pour autant, ne nous le cachons pas, que
nous soyons tous prêts à accepter les changements d'attitude
que l'acquisition de cette autonomie implique, si chère soit-elle.
Mais nous avons le choix d'accepter la réalité ou de passer
outre.
N'allez pas croire pour autant que l'acceptation de la réalité
est une forme de passivité. Elle peut au contraire être le
premier pas vers un épanouissement de l'individu et le début
d'une action constructive. Tout choix, quelle que soit son importance,
doit être conscient et pesé, c'est donc dire qu'il doit correspondre
à la réalité. Avant de prendre une décision,
il est nécessaire de connaître les embûches possibles
qui marqueront la voie choisie, on ne mène à bien, en général,
que ce que l'on a entrepris en pleine connaissance de cause. Il faut en
venir à accepter la réalité telle qu'elle est Chaque
fois que l'émotivité se mêle aux sentiments, la perspective
selon laquelle on perçoit la réalité est biaisée.
L'attitude qui en découle est alors remise en question. Le coeur
se refuse en effet à accepter ce que la raison dicte. Il faut donc
lutter et savoir faire face à la réalité. Acceptez
ce que l'on appelle la "fatalité" ; sachez faire contre mauvaise
fortune bon coeur. Prenez le choses telles qu'elles sont et pour ce qu'elles
sont, sans dramatiser inutilement Reconnaître ses erreurs, quand
elles ont amené une situation malheureuse, c'est faire un pas vers
la solution.
L'acceptation de soi est la forme la plus saine et la plus complète
de l'acceptation de la réalité. Nul ne peut nier la réalité
de son être. L'adolescence est l'une des périodes les plus
difficiles à traverser de toute la vie de l'être humai n.
En passant de l'enfance à l'âge adulte, l'individu fait face
à une redéfinition de soi : les jeunes refusent leur corps,
renient leur identité profonde, leur pensée. La personnalité
n'est pas encore tout à fait forgée et l'individualisation
de la personne ne se fait que graduellement De même, il est fréquent
et normal que les adolescents acceptent mal ceux qui les entourent, en
particulier les membres de leur famille avec qui ils partagent encore la
presque totalité de leur vie. Une fois ce cap passé, les
gens apprennent à s'accepter tels qu'ils sont, sachant très
bien qu'ils n'ont pas seulement que des qualités ni des défauts.
Le plus grand obstacle à l'acceptation de soi est la méconnaissance
de son être. Celle-d vient en principe du peu d'intérêt
que la plupart des gens portent à leur ego, Les responsabilités
ne signifient plus rien et les détails de la vie sont réglés
par ceux qui le dominent. L'acceptation de soi n'est possible que s'il
y a, au préalable, une réflexion approfondie de l'individu
sur lui -même, visant à une connaissance parfaite des possibilités
et des limites de son esprit et de son corps. Qui ne se connaît pas
ne peut se permette de se rejeter à priori, ou encore de s'accepter
de la même façon. Il est important que nous nous penchions
sur ce qu'il y a de plus important au monde pour chacun de nous:
notre ego.
Choisir l'autonomie.
Cela consiste pour chacun à décider, en connaissance
de cause et en toute liberté, de ce qu'il convient de faire. L'esprit
d'autonomie ne se manifeste pas par l'exercice du libre arbitre, ce pouvoir
qu'a chacun de nous de prendre en main son devenir, de rester seul, maître
de soi. Peu de gens réalisent l'étendue de leur pouvoir de
décision, d'autant plus grand d'ailleurs qu'il s'agit d'une question
de sentiments.
Agir en conséquence : la plus importante des étapes
est celle de l'action. Il faut nécessairement agir pour effectuer
des choix valables. Si l'on retire l'action, notre démarche reste
un exercice purement intellectuel.
Pour accéder à une plus grande autonomie, il vous
faudra agir selon les circonstances, en connaissance de cause. L'action
s'impose à celui qui a peur; comme à celui qui connaît
l'euphorie ; elle s'impose encore quand un travail qui nous parât
inutile nous attend et même quand cela nous semble ridicule. Pourquoi
? Parce que l'action est nécessaire et que, sans elle, il est certain
que vous ne parviendrez jamais à vous débarrasser de votre
dépendance.
Bien souvent, il n'est pas suffisant de dresser une liste exhaustive
des raisons qui vous poussent à agir. Ne vous cassez pas la tête
à trouver des raisons qui justifient votre action. Faites ce que
vous croyez bon, avec un semblant de spontanéité s'il le
faut, mais limitez la réflexion afin de ne pas retomber dans le
piège du défaitisme. Contentez-vous de savoir que votre action
fera avancer votre démarche, que tout mouvement se solde immanquablement
par un pas en avant. Faites le premier pas puis, sans vous laisser dérouter,
ajustez votre tir avant de passer au pas suivant.
En prenant en main les rênes de votre vie, vous développerez
votre habileté à faire ce qui vous plaît, en temps
voulu et ce, toujours au mieux de vos intérêts.
L'origine de la dépendance
Nous allons voir en survol chacune des cinq étapes à
franchir pour corriger une vision fautive du monde.
L'inconscience : cette première étape est caractérisée
par l'attitude nonchalante du sujet, dont la phrase stéréotype
serait à peu de choses près la suivante : "Je ne tiens pas
à savoir 1" Pensons un moment à la réaction la plus
courante quand quelqu'un apprend une mauvaise nouvelle. "Oh, non] ", dit-on
alors. C'est là un refus automatique. Cette attitude peut, bien
sûr, prendre des formes diverses, a un point même de devenir
pathologique. Le refus de la vérité a des conséquences
négatives sur le comportement humain.
Le refus : après avoir refusé de voir les choses
en face, avec une phrase qui débute presque invariablement par "Oh,
non 1", vous ajoutez un commentaire qui consiste généralement
en peu de mots : "C'est impossible", "Incroyable", etc. Au fond, ce que
vous dites tient substantiellement à ceci: "C'est vrai puisque c'est
arrivé, mais je prétends malgré tout que c'est impossible...
ou incroyable." Intellectuellement donc, vous acceptez tacitement le fait,
mais émotionnellement, vous refusez d'en reconnaître l'authenticité.
C'est exactement le point où se trouvait David : "Avec le
talent que j'ai, disait-il, je n'arrive pas à comprendre qu'il me
soit si difficile de trouver un emploi stable." David aurait souhaité
vivre à la Renaissance, époque bénie où les
artistes étaient entretenus par des rois bienveillants, protecteurs
des arts, La déformation de la réalité tient ici à
ce que la personne concernée a une idée précise et
préconçue de ce qu'est le monde. Pour David, il allât
de soi que les artistes devaient être à la charge de la société.
Le problème réside donc tout entier dans le fossé
qui sépare la vision individuelle du monde, de la réalité.
La colère : Après l'inconscience et le refus, vient
la phase de la révolte. "De qui est-ce la faute ?" L'éducation
occidentale reprend le thème de la causalité, selon lequel
tout état de chose correspond une relation de cause à effet.
"Il n'y a pas de fumée sorts feu", dit-on. Si quelque chose de mauvais
se produit, il nous paraît logique de croire que ce soit quelqu'un
de mauvais qui en est la cause. Tout coupable devant être puni; il
importe que ce dernier soit identifié-
Les proches font les meilleures cibles. Ceux qui cherchent constamment
un bouc émissaire affirment ainsi leur dépendance. En effet,
il est leur nécessaire d'identifier le sujet de leur colère
pour retrouver un certain calme intérieur. Ils ne peuvent autrement
connaître la paix. Une femme dira par exemple qu'elle n'aurait pas
à perdre une heure matin et soir dans la circulation si son mari
gagnait assez d'argent pour lui permettre de rester à la maison.
Voyons comment vous réagissez dans une situation de ce genre.
Que faites-vous ? Qui blâmez-vous ? Parvenez-vous à prendre
l'entière responsabilité de ce qui s'est produit quand cela
s'impose ? Le plus curieux, c'est que cette tendance est tellement ancrée
en nous que nous cherchons le coupable même quand il n'y en a pas.
Certains s'en prennent à Dieu si le mauvais temps persiste et gâche
leurs vacances. Tous les maux nous viennent des gouvernements, des institutions,
de la société: "Ils..." dit-on trop souvent.
Le jour où David s'est rendu compte qu'il lui faudrait travailler
pour vivre, il entra dans la phase de la colère. Ses parents furent
sa première cible, eux qui ne l'avaient pas poussé à
poursuivre ses études. Ce fut ensuite la société qui
fit l'objet de ses critiques, puisqu'il n'existait pas de structure assurant
à tout artiste une liberté financière suffisante pour
lui permettre de se consacrer entièrement à son art.
La déformation de la réalité fient en ce cas-ci
au fait que l'on s'imagine, sous le coup de la colère, pouvoir changer
le monde.
La dépression : l'étape suivante est celle de la
dépression. "Pourquoi moi ? Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter
ça ?" Questions en somme toute normales mais qui ne corrigent rien
; elles amènent au contraire un état de tristesse profonde
qui débouche presque inévitablement sur la dépression.
Vous pouvez vivre des épreuves morales, lorsque vous perdez "la
face" par exemple, ou des épreuves physiques en cas d'accident ou,
dans une perspective différente, lorsque vous perdez votre emploi.
Les gens qui s'attardent sur leurs malheurs finissent par développer
un fort sentiment de culpabilité et deviennent d'éternels
perdants. Nul doute selon une telle approche, que la moindre contrariété
puisse durer longtemps.
En fin de compte, la dépression s'installe. Les gens repoussent
toute tentative de correction en prétextant ce qu'ils croient être
d'une incapacité chronique à résoudre leurs problèmes.
"A quoi bon essayer, je ne suis pas capable..." disent-ils, ou encore :
"Qu'est-ce que ça donne ?" Mais c'est là un cercle vicieux.
Quand on part perdant, en s'imaginant n'avoir d'autre choix que de déclarer
forfait; on prend tous les moyens possibles pour que la dépression
s'éternise.
L'anxiété : Vient enfin la dernière question,
à savoir : "Qu'est-ce qui va arriver ?" La dépression proprement
dite s'estompe enfin pour faire place à l'anxiété.
La différence est simple : la dépression porte sur des événements
passés, alors que l'anxiété naît de l'incertitude
du futur.
Une personne anxieuse refuse d'accepter que le hasard joue un rôle
déterminant sur son devenir. Il faut que la série noire se
termine une fois pour toutes. Comme la vie est un ensemble d'événements
aléatoires, il est certain que le contrôle qu'elle souhaite
exercer sur le futur est parfaitement utopique. cette déformation
de la réalité provoque l'état anxieux.
La peur est un obstacle majeur à l'autonomie individuelle.
Qui veut se libérer du joug des autres doit lutter contre ses craintes
injustifiées.
L'autonomie se gagne en acceptant graduellement les risques normaux
de toute prise de décision. On ne peut être toujours parfaitement
sûr de faire les bons choix. L'erreur est humaine. Une vois que l'imprévisible
s'est produit, que le sort ne vous a pas favorisé, acceptez le coup
dur, puis pensez que malgré tout, la vie doit suivre son cours.
La prise de conscience
Prenez conscience de vos actes. Même si vous suivez délibérément
quelqu'un d'autre.
n'oubliez jamais que c'est à vous, et à vous seulement,
que revient la responsabilité de la décision.
C'est vous qui avez opéré le choix qui vous mène
à agir tel que vous le faites. La recherche de la sécurité
nous pousse malheureusement à refuser de prendre des responsabilités.
Chaque fois que vous penserez devoir faire quelque chose, dites plutôt
: "Je choisis de...". Cela vous permettra de prendre conscience du formidable
contrôle que vous exercez, par la force des choses, sur votre devenir.
Il y a des solutions à tous les problèmes. Vous dites : "Je
travaille le soir parce que j'y suis forcé." A cela, nous répondons
: Vous choisissez de travailler le soir en acceptant ce que l'on vous
offre, car vous pourriez très bien prendre la responsabilité
de quitter votre emploi, quelles qu'en soient les conséquences.
Prenez conscience de vos succès. Il est beaucoup plus important
de prendre conscience de ses succès personnels que de connaître
ses faiblesses et ses défauts. N'attribuez pas automatiquement le
plus beau rôle aux autres. Ne dites pas : "Sans son aide, je n'aurais
jamais réussi". Convainquez-vous plutôt du contraire. Luttez
de même contre une attitude identique en ce qui concerne la chance
et le hasard : "Quelle chance que ça ait marché 1" Il arrive
souvent que ce faisant, vous perdiez conscience du rôle réel
que vous avez joué dans l'atteinte de vos objectifs.
Lorsque l'on réussit un beau coup, quand le succès
happe à la porte, il est important de connaître la responsabilité
qui vous est dévolue dans l'obtention du résultat désiré.
Cela s'appelle l'expérience.
Prenez donc l'habitude de reconnaître sans fausse modestie
la valeur de vos actions dans tout ce que vous faites.
Prenez conscience de votre peur. Si vous dépendez des autres,
vous avez peur d'entreprendre certaines choses ; vous êtes de ceux
qui craignent de perdre leur emploi, de s'ennuyer, de ne pas être
accepté, bref, de connaître immanquablement l'échec.
Apprenez à regarder vos interlocuteurs dans les yeux, à agir
par vous-même, à choisir les mots qui servent à dire
même les choses les plus indicibles, etc. Il vous faudra parfois
accepter d'être mal à l'aise, gêné, inquiet.
Néanmoins, l'audace payera à tout coup ne serait-ce
que parce que votre crainte vous aura fait prendre conscience de votre
dépendance et des risques que vous prenez.
Servez-vous de vos mauvaises expériences. Ne chassez pas
obligatoirement tous les mauvais souvenirs. Il y en a certains qui méritent
que vous les analysiez plus à fond, parce qu'ils peuvent facilement
devenir un remède efficace contre la peur. Les craintifs ont tendance
à mettre de côté tout ce qui provoque leurs phobies.
Cette recherche de l'oubli est néfaste à qui veut identifier
la source de son mal et prendre le chemin de l'autonomie. Prenez au contraire
le temps voulu pour revivre l'épisode : cherchez les réponses
aux questions cruciales : qui, quoi, où, quand et pourquoi.
Un danger vous guette cependant : évitez de tomber dans
le piège contraire et de ressasser constamment vos moindres malheurs.
Ne confondez pas les questions types de l'une et l'autre attitudes ; remplacez
bien "Pourquoi moi ?" et "Pourquoi ça n'a pas marché ?" par
"Pourquoi ai-je agi ainsi ? Comment ai-je procédé ?"
Recherchez l'intensité des émotions. Tout ce que
l'on vit vaut la peine d'être vécu.
Voici une liste de sentiments ; réfléchissez aux
sensations que la lecture de chacun des mots qui suit éveille en
vous, quand vous prenez conscience que vous êtes : accepté,
aimé, effrayé, en colère, anxieux, ennuyé,
combatif, embarrassé, agressif, désappointé, libre,
frustré, coupable, confiant, choqué, inférieur, jaloux,
heureux, seul, réprouvé, repoussé, respecté,
triste, satisfait, ombrageux, supérieur, soupçonneux ou confiant.
Il est possible que les sentiments qu'évoquent certains
de ces mots n'éveillent pas en vous de sensation précise.
En principe, prenez pour acquis que ces derniers sont les sentiments que
vous ressentez inconsciemment, ceux donc qui peuvent vous causer le plus
de tort. Disons par exemple, que vous croyez, en jouant sincèrement
le jeu, ne jamais vous sentir supérieur. Réfléchissez,
revivez une journée complète et voyez combien de fois vous
avez pris une attitude que l'on peut qualifier de "supérieure"...
En procédant à ce genre d'examen vous apprendrez à
vivre plus intensément, à profiter au maximum de toutes les
expériences qu'offre la vie quotidienne et surtout, à mieux
vous connaître.
Gardez l'esprit ouvert. Il peut vous arriver de prétendre
connaître les faits avant même d'avoir eu tous les éléments
en main. Voilà une façon d'agir tout aussi condamnable que
celle de l'inspecteur qui passe les menottes avant d'avoir terminé
son enquête.
Arrivés à un point de leur vie, certains individus
s'ancrent dans leurs convictions et ferment définitivement les yeux
sur ce que le monde extérieur peut leur offrir. Ils ne tirent pas
parti des expériences nouvelles parce qu'ils les interprètent
selon un point de vue faussé par leurs convictions.
Ils prennent pour acquis que ce que leur conscience leur dicte
est faux et biaisé et préferant s'en tenir à leurs
fausses vérités.
" Apprenez à douter de ce que vous voyez si vous êtes
myope ; sachez qu'une analyse approfondie s'impose avant toute conclusion.
Si vous voyez loin au contraire, au point de toujours remettre au lendemain,
forcez-vous à régler vos problèmes sans attendre.
Si enfin vous vivez avec des oeillères. à tel point
absorbé par vos préoccupations que plus rien ne vous touche,
luttez pour diversifier vos intérêts.
Ne jouez pas les prophètes de mal heur. Ceux qui prophétisent
leurs échecs se mettent inconsciem ment en mauvaise posture avant
même de vivre le moment critique de leur expérience. Il arrive
que l'on ait, avec ou sans raison, une mauvaise opinion de soi, qui mène
assurément à la dépendance. ("Je suis un incapable"
donc "Untel pourra faire le travail à ma place",) En prétendant
que les autres puissent remplir vos obligations à votre place. vous
perdez l'occasion de vivre personnellement l'expérience considérée.
Ce faisant, vous n'apprenez pas non plus à mieux vous connaître.
La prochaine fois que vous prédirez un échec ("Ils ne m'aimeront
pas" ). voyez à quel point votre attitude amène effectivement
l'échec.
Recherchez et écoutez les opinions d'autrui. Lorsque nous
abordons un sujet délicat.
nous réagissons de deux façons : les uns se cachent
derrière leurs lunettes, et les autres se mettent discrètement
à bailler. Chacun de nous craint le changement, parce que toute
nouveauté n'est en fait que pur inconnu. L'inconscient lutte donc
contre tout ce qui vient détruire l'ordre établi. Quand vous
discutez et que vous sentez votre intérêt faiblir. sans doute
parce que votre interlocuteur s'éloigne de votre idée, luttez
pour garder une attention maximale ; restez attentif.
Remettez-vous en question. Dressez la liste des idées que
vous défendiez autrefois. peu importe le temps écoulé
depuis. et que vous reniez aujourd'hui. Cet exercice vous permettra de
mesurer l'ampleur des changements qui se sont opérés dans
votre attitude depuis un temps plus ou moins long.
"La faiblesse de l'âme est proportionnelle au nombre de vérités
qu'on lui cache. "
Cherchez à identifier ce que vous refusez de reconnaître
parce que cela s'oppose à vos idées profondes et demandez-vous
pourquoi vous agissez ainsi.
Faites-vous de nouveaux amis. Le meilleur moyen d'élargir
vos idées ainsi que l'opinion que vous avez de vous-même est
de fréquenter des gens qui ne partagent pas absolument toutes vos
idées. C'est d'ailleurs ce principe qui explique le succès
des thérapies de groupe, alors que des gens fort différents
stimulent; par contraste, la réflexion chez leurs pairs. Les nouveaux
amis vous apporteront un point de vue différent, vous permettront
de prendre conscience de votre être sous un autre angle.
Les solitaires sont les gens les plus aptes à sombrer dans
la dépression et la méconnaissance de soi.
Vivez des expériences nouvelles. C'est par l'expérience
que l'on apprend à mieux se connaître. L'apathie endort l'esprit.
Curieusement, le meilleur moyen de prendre conscience de sa dépendance,
c'est d'agir le plus indépendamment possible. Ce paradoxe explique
la difficulté inhérente au processus de libération
de soi.
Soyez actif, et non réactif. La dépendance n'est
pas simple à corriger parce qu'elle se cache souvent sous un comportement
inconscient et automatique. On marche, on mange et on boit sans agir consciemment,
par des automatismes développés depuis la plus tendre enfance.
C'est ce même principe du comportement appris qui fait le succès
de la publicité sublimale. Il vous est sans doute déjà
arrivé d'acheter quelque chose presque contre votre gré,
sans doute à la suite d'une annonce publicitaire qui vous a particulièrement
touché. La réaction (forme passive) est condamnable et il
faut lui préférer l'action (forme active). Les gens qui prennent
conscience de leur comportement se posent souvent les questions suivantes
: "Est-ce que je le veux vraiment ? Et pourquoi exactement?" Ce faisant,
ils apprennent à mieux se connaître et à prédire
justement leur comportement, qu'ils commandent par ailleurs parfaitement.
Quelle que soit la situation vécue, le choix est là. Au lieu
de répondre sans réfléchir, sachez comprendre le pourquoi
de vos choix et des actes qui s'en suivent.
Soyez honnnête avec autrui. Il est difficile de reconnaître
ses torts lorsqu'on fait face à autrui. Mais il est encore plus
difficile de se les avouer, en toute solitude face à un miroir par
exemple. La vérité est une chose que peu de gens acceptent
pour ce qu'elle est. On pourrait prétendre
que le mensonge est un trait culturel important de toutes les sociétés
modernes.
Pourtant l'honnêteté attire l'honnêteté.
L'inverse est aussi vrai cependant. Qui n'a jamais vécu l'expérience
de la série de mensonges, alors qu'une première histoire
anodine amène une suite toujours plus grande d'inexactitudes au
point que la vérité (qui choque) finit par percer en bout
de ligne ?
Soyez honnête avec vous-même. Les fausses vérités
naissent selon un processus inconscient Une force intérieure pousse
l'individu à modifier la réalité perçue par
ses sens. Il faut du courage pour en réduire l'influence, courage
qui consiste en fait en honnêteté envers soi. Il y a bien
des façons de créer de fausses vérités. Le
sentiment de culpabilité vient souvent d'une déformation
de la réalité ("Je suis un minable parce que je ne réussis
rien"). De toute façon, quiconque prend résolument la totale
responsabilité de tout ce qui lui arrive se raconte forcément
des histoires. En disant : "Je ne réussis rien", vous déviez
de la venté, qui est que dans ce cas-ci, vous avez en effet échoué,
ce qui n'implique pas qu'il en soit nécessairement toujours ainsi.
C'est ce même principe de généralisation qui explique
que les gens souffrant d'obésité résolvent difficilement
leur problème. La culpabilité restreint la conscience de
l'individu concernant un problème donné. Celui-ci perd ainsi
le sens des réalités, ce qui est l'une des origines de la
dépendance.
Iles messages de l'illogisme. Il est important de prendre conscience
des fausses vérités qui sont autant d'embûches sur
le chemin de l'autonomie. Tenez à jour une sorte de journal dans
lequel, vous noterez, chaque fois que cela est nécessaire, les détails
des situations qui vous amènent à manquer d'honnêteté
envers vous- même.
Le mensonge peut prendre les formes les plus diverses. on est rarement
conscient des fausses vérités que l'on crée ou que
l'on véhicule. Ainsi, le fait d'accepter une invitation en sachant
qu'on se désistera par la suite, constitue un mensonge. En prenant
soin d'analyser votre attitude chaque fois qu'elle semble illogique, vous
prendrez conscience des points à améliorer. Vous vous demanderez
donc pourquoi vous acceptez une invitation si vous savez pertinemment bien
que vous la rejetterez par la suite 1 Vous chercherez naturellement les
origines de votre attitude et vous en étudierez les conséquences.
Il faut savoir que l'autonomie procède inévitablement de
l'honnêteté. Jean de la Fontaine a bien écrit que tout
flatteur vit aux dépens de celui qui l'écoute.
Sachez vous priver. Le luxe est une entrave à l'autonomie
car l'esprit est malheureusement endormi par l'excès de bien-être.
Toutefois, l'attention croît au contraire quand la faim se fait sentir.
Il est inutile, voire nocif, de dormir quand on n'a pas sommeil ou de manger
quand on a l'estomac plein. Attention cependant, car l'inverse est aussi
vrai.
Soyez lucide. La conscience est une attitude qui se cultive. C'est
petit à petit que l'on abandonne les oeillères que la vie
en société, les traditions, notre entourage, nos proches,
notre façon d'être, etc. nous imposent. on ne saurait- trop
recommander aux gens de s'intéresser à eux avant tout, de
prendre leur devenir en main. En ce sens, la conscience est une étape
absolument nécessaire à la quête de l'autonomie individuelle.
Il faut en effet, au départ, avoir une conscience suffisante de
sa façon de vivre pour choisir, en connaissance de cause la voie
de l'autonomie.
Pour en savoir plus consulter le "5 - Links et Biblio"
N.B.: ton corps t'a dit un truc terrible ou hypercool, et, ouah,
t'as tout capté ou t'as rien pipé,
c'est cool, mon frère,
tu cliques ici et déposes-y la en l'y précisant crûment
ce qu'est ton message de ton corps. yeah.