En outre, on recense depuis le moyen âge quatre grandes familles
de suppositoires dont nous n’aborderons ici que les principaux représentants.
1/ Le suppositoire à
la braise.
Remède miracle connu et utilisé depuis la nuit des
temps par les initiés aux médecines parallèles. Repris
pendant l’inquisition et employé à outrance à des
fins non thérapeutiques.
Le scénario le plus souvent rencontré aux cours de
nos recherches est le suivant :
Une personne, d’apparence malingre et chétive, se rend chez
son médecin. Elle se plaint de divers maux et douleurs d’origines
inconnues. Le médecin observe son patient et, suite au discours
que celui-ci lui tient en vue d’obtenir un arrêt maladie non justifié,
il lui prescrit un traitement basé sur le suppositoire à
la braise. Dès lors le comportement du plaignant change du tout
au tout, et on peut même observer chez lui un sursaut inespéré
de vitalité. Il ne reste plus au médecin qu’à souhaiter
une bonne journée à son patient qui s’en retourne chez lui
le cœur léger.
Cette hypothèse est étayée par le dialogue
suivant rapporté du cabinet d’un médecin de campagne du Morbihan
:
- Bonjour Docteur. Alors voilà, j’ai des douleurs là
et là et quand je fais ça, ça me lance, ça
me lance...
- Ah oui. Faites moi voir ça...
- Ahh Ouille !...
- Oui, effectivement... Bon, je vais vous prescrire des suppositoires
à la braise...
- (l’interrompant) Euh tous comptes fais, Docteur, ça va
déjà mieux, là...C’est vrai, j’ai presque plus mal...
Voyez par vous-même, ça va mieux ... oh oui, bien mieux ...
- ....
- (Et sans lui laisser le temps de répondre) Allez, j’y
vais, à une prochaine fois, et encore merci, Docteur...
Cette discussion rapportée rend effectivement compte de
l’effet thérapeutique sinon dissuasif du médicament en question.
2/ Le suppositoire effervescent
Dans le cas d’une maladie d’origine moins psychosomatique, et donc
de ce qui relève des affections aiguës, on trouve à
une place de choix le suppositoire effervescent. En effet, ce dernier,
faisant appel à l’effervescence, se trouve être le digne successeur
des hommes médecines aux guérison instantanées des
tribus primitives. Cette analogie lui vaut la réputation de médicament
« magique » dans nombre de contrées visitées
par nos soins lors de cette étude.
Processus de guérison intervenant suite à la prise
de ce suppositoire :
- Prise du médicament par la voie appropriée.
- Début de l’effet actif dudit médicament.
- Phase d’entrée en action de l’effervescence et début
de montée des bulles directement au cerveau via le rectum puis la
colonne vertébrale.
- Phase de désintoxication foudroyante de l’individu et
entrée dans une phase d’euphorie suite à un soulagement tant
physique que mental que spirituel. (que rare que j’en ai vu des gens heureux
comme ça)
Il n’est subséquemment guère envisageable de contester
l’efficacité de cette panacée dite « archaïque
»
3/ Le suppositoire à
la Menthe
Retrouvé dans les cadre du traitement des maladies à
leur état non déclaré ou des maladies bénignes,
des troubles légers de l’entendement, des états dépressifs
et de neurasthénie avancée, ce suppositoire jouit du bénéfice
du double effet découlant à la fois de son mode d’absorption
et de son principal constituant aux vertus thérapeutiques incontestées.
En effet, il est le seul, à notre connaissance, à dégager
le rectum et à rafraîchir les yeux.
Observation des étapes successives et des mécanismes
intervenant dans la guérison :
- Prise du remède par voie anal.
- Déclenchement du premier effet : dégagement du
rectum.
- Déclenchement à quelques minutes d’intervalle du
deuxième effet : le rafraîchissement des yeux.
Il est à noter que le rafraîchissement des yeux est
accompagné d’une « blitz-épuration » du système
mental du patient l’amenant à, d’une part, écarquiller les
yeux (avec formation de buée dans les région voisines, notamment
les lunettes), et d’autre part, un éclaircissement du mental tant
supérieur qu’inférieur.
4/ Le suppositoire «
poil à gratter »
Connu pour son effet décoinçant en milieu «
bourgeois » dans son usage courant, décontracturant et décrispant
dans les interventions en milieu hospitalier sur les personnes victimes
de traumatismes physiques et mentaux, ce suppositoire agit favorablement
sur l’ensemble de l’organisme en stimulant des défenses naturelles
momentanément inhibées. En effet, force est de constater
que les molécules de « poil à gratter », qui
font partie intégrante du médicament, réactive chez
le patient le reflexe du rire spontané. Par là même,
le rire déclenche la libération dans l’organisme d’endomorphine,
substance endocrine antalgique produite par l’hypophyse. Il s’en suit alors
un bien-être des plus rares et des plus appréciés.
On est en droit de se demander dans quelle mesure le suppositoire «
poil à gratter » n’est pas le dernier remède contre
la monotonie envahissante de ce siècle. Attention, on a noté
des cas d'accoutumance à ce médicament somme toute fort peu
coûteux.
Et c'est vrai,
Et c'est comme ça.
Note : si vous en avez de bonnes, yvonnes, cliquez là-d'sous
, tapez-la-zy et envoyez le tout chez nous.* @